TROP D'ÉMOTIONS POUR UNE SEULE JOURNÉE !

Ce matin du 8 novembre, plus de la moitié des membres du comité a rendez-vous au Leclerc de Marmoutier pour pratiquer des mesures du souffle.

En arrivant sur les lieux, nous apprenons, stupéfaits, qu'Agnès ne pourrait nous rejoindre : elle venait de faire un malaise et avait été conduite en urgence au NHC de Strasbourg. On redoutait un AVC, pronostic confirmé au courant de la journée. AVC léger, heureusement ! La nouvelle fait l'effet d'une douche froide, mais il faut se ressaisir et monter les stands, une tâche chronophage.

 

A dix heures, le matériel est en place et les premiers clients acceptent de souffler. Nous en profitons, chaque fois que c'est possible, de parler de Bronchopneumopathie Chronique Obstructive puisqu'en ce mois de novembre a lieu, comme tous les ans, la Journée Mondiale de la BPCO : un acronyme barbare, dont la plupart des gens ignorent la signification, comme nous pouvons le constater, cette fois encore. Leurs visages s'éclairent en général lorsqu'on évoque l'emphysème ou la bronchite chronique. Ce sont des pathologies qui leur sont plus familières.

 

Mais la plupart des personnes sont surtout intéressées par leur score personnel, et parmi elles, certaines voudraient que nous interprétions les chiffres, ce que nous nous gardons bien de faire, n'étant pas issus du corps médical. Si les résultats ne sont pas satisfaisants, ou s'il s'agit de fumeurs, nous les invitons à consulter Renée, l'infirmière du CDMRT qui a passé sa carrière en pneumologie et s'investit désormais dans l'aide au sevrage. Certains clients s'y rendent volontiers, car ils ont fait - sans succès - plusieurs tentatives pour arrêter de fumer. D'autres - des plus jeunes surtout - rassurés par les bons résultats obtenus à nos mesures, s'y rendent sans appréhension et découvrent, contrariés, que la mesure du monoxyde de carbone trahit leur intoxication à la cigarette ! Grâce au discours empathique de l'infirmière, ils se laissent convaincre de l'utilité de renoncer au tabac. C'est ainsi que Renée a la satisfaction d'avoir pu remettre une vingtaine de kits de "Sevrage tabagique".

 

Nous-mêmes, nous dépassons la centaine de mesures en fin d'après-midi. Contents de ce résultat, nous plions bagages. Nous sommes prêts à quitter le magasin, lorsque se produit le deuxième accident de la journée. Nicole, qui s'était rendue à la cafétaria pour rendre les verres empruntés, tarde à revenir. Intriguée, je pars à sa rencontre et constate de loin un petit attroupement autour d'une personne assise par terre. En m'approchant, je découvre notre amie. Elle vient de faire une chute en trébuchant sur un tapis. Elle a une bosse au front, mais c'est surtout l'épaule qui la fait souffrir. L'agent de sécurité prodigue les premiers soins puis appelle les pompiers qui la transportent à l'hôpital de Saverne : la radiographie révèle une fracture à l'épaule !!!

 

Décidément ! Que d'émotions en une seule journée ! Il faut dire que notre équipe de bénévoles s'implique énormément pour notre association de malades, mais elle-même est fragile : elle n'a plus 20 ans, elle non plus !