TRANSPLANTATION : les promesses d’une nouvelle molécule antirejet

 

 

 

Autour de Bernard Vanhove, les chercheurs de l’institut de transplantation, urologie, néphrologie de Nantes ont développé une molécule innovante capable de supprimer la réaction de rejet du greffon lors d’une transplantation d’organe, tout en préservant le système immunitaire du patient.

 

 

 

Toute transplantation d’organe ou de tissu provenant d’un donneur provoque une réaction immunitaire chez le receveur, qui reconnaît comme étranger le greffon. Sans traitement immunosuppresseur, le système immunitaire du receveur rejette le greffon en quelques semaines. Les traitements actuellement utilisés pour supprimer ce phénomène de rejet sont efficaces, mais ils présentent deux inconvénients majeurs :

 

 

 

è  ils inhibent en totalité le système immunitaire du patient, l’exposant aux risques d’infection et de cancer

 

è   ils sont très toxiques pour le système cardiovasculaire et les reins.

 

 

 

En collaboration avec l’Université du Maryland aux Etats-Unis, l’équipe dirigée par Bernard Vanhove a mis au point une stratégie thérapeutique alternative. Il s’agit de moduler finement le système immunitaire en s’appuyant sur ses propriétés naturelles : inhiber sélectivement la voie qui conduit au rejet tout en préservant celle qui induit une tolérance immunitaire.

 

 

 

La molécule mise au point a fait la preuve de son efficacité chez le primate ayant reçu une greffe rénale : son administration permet la tolérance du greffon pendant plusieurs mois sans traitement immunosuppresseur standard. Les chercheurs travaillent maintenant sur l’optimisation des doses requises avant de procéder aux essais cliniques qui débuteront en 2014. D’autres applications importantes sont d’ores et déjà envisagées pour des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques ou le psoriasis, afin de rétablir la tolérance qui fait défaut.

 

                        RECHERCHE & SANTE  N° 136  4e trimestre 2013