« Renaissance »

M. Leonard présente son témoignage à l’auditoire captivé

 

 

C’est le terme employé par M. Leonard, pour parler de sa vie de greffé du poumon, il y a presque trois ans maintenant !

 

A l’âge de 2 ans, il avait contracté une pneumonie, qui, à l’époque, avait été mal soignée et à la suite de laquelle sa cage thoracique s’était mal développée. Cela ne l’avait pas empêché de mener une vie normale et de faire son service militaire. Mais, avec le temps, des troubles respiratoires s’installèrent. Il développa de l’asthme et fut sujet à des allergies, pour lesquelles il subit pendant 10 ans un traitement de désensibilisation.

 

Au fil des années, la vie devint plus pénible et son pneumologue voulut le mettre sous oxygène. Mais Pierre refusa ce traitement jusqu’en 2000. A ce moment là seulement, il accepta l’idée d’être branché 17h par jour, à raison de deux, voire trois litres par minute. Il le faisait essentiellement la nuit pour ne pas perturber ses journées de travail.

 

Il y a trois ans, ce fut la crise aiguë : son oxygène tomba à 86% et il fut admis en réanimation. Après les examens d’usage, un pneumologue lui annonça que seul une greffe du poumon pouvait le sauver. Il répondit par l’affirmative sans la moindre hésitation !

 

Il repartit donc, peu après, à l’hôpital, pour les examens préliminaires qui durèrent quinze jours : tous ses organes furent contrôlés – depuis la racine des cheveux jusqu’aux orteils – comme il le dit lui-même en riant ! Ce premier bilan fut suivi d’un second : une nouvelle hospitalisation d’une quinzaine de jours, pour des examens plus poussés, avant qu’il ne soit déclaré apte à une transplantation, le 22 juin, jour de son anniversaire – ce que Pierre interpréta comme une date de bon augure !

 

Il ne restait plus qu’à attendre un don de poumon compatible… Chance inouïe, un mois plus tard, le 23 juillet à 17 heures, la nouvelle tomba. Il fut greffé dans la nuit. L’opération dura 6 heures dans le service de cardiologie. Le chirurgien incisa la peau sous les côtes et introduisit le poumon droit. Pierre n’eut jamais à souffrir de cette intervention. Et par ailleurs, la cicatrice liée aux 26 agrafes est quasiment invisible.

 

Alors que, normalement, il faut compter 8 jours en réanimation, Pierre quitta le service au bout de deux jours pour la chambre stérile, où il passa un mois. Dix jours après l’opération, on put définitivement supprimer l’apport d’oxygène. Ses performances au spiromètre furent certes minimes au départ, mais après trois semaines de réentraînement avec le kinésithérapeute, il fut au top de sa capacité respiratoire. Sa saturation en oxygène était remontée à 98-99%.

Avant la sortie, il fut soumis à un nouveau bilan de santé. Il en profita pour poser 60 questions listées soigneusement durant son séjour en chambre stérile. « Que faudrait il éviter dorénavant sur le plan physique, nutritionnel? » Rien ne lui fut interdit, sauf la consommation de pamplemousse, incompatible avec l’anti-rejet.

 

A ce jour, il est à nouveau très actif : jardinage, vélo, marche avec dénivelé, ski etc. Il sera, bien sûr, soumis à vie au traitement anti-rejet, et la surveillance médicale reste constante. Au début, il retournait à l’hôpital tous les 8 jours, puis tous les quinze jours, tous les mois, tous les deux mois et actuellement 3 fois par an. On surveille en particulier le fonctionnement des reins et du foie, mais aussi les yeux, les artères, le sang, le diabète, le cholestérol…

 

Son traitement anti-rejet comporte un médicament à prendre régulièrement toutes les douze heures. Le dosage a cependant été diminué.

 

M. Leonard observe scrupuleusement les conseils de son pneumologue, non seulement pour préserver sa qualité de vie retrouvée mais aussi par respect et gratitude envers le donneur inconnu, qui lui a légué son poumon.

 

Inutile de préciser qu’il encourage tous les insuffisants respiratoires à profiter de la possibilité d’une greffe du poumon, si cette chance leur est offerte.

 

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