LA BRONCHIOLITE :

UNE AFFECTION FRAGILISANTE

 

Définition et épidémiologie

 

La bronchiolite est une infection virale épidémique survenant chez des enfants de moins de deux ans. Elle correspond à une inflammation des bronchioles, les plus petits conduits respiratoires des poumons. Cette infection se caractérise par une obstruction des bronchioles accompagnée de sibilants (sifflements bien caractéristiques qui se produisent lors de la respiration).

30% des nourrissons, soit près de 500 000 bébés, font une bronchiolite chaque année en France, et la quasi-totalité des enfants de moins de deux ans ont déjà été infectés par le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) – sans toujours faire une bronchiolite). La bronchiolite sévit principalement en automne et en hiver et peut être causée par différents agents pathogènes. Dans plus de 70% des cas, le virus responsable est le VRS. Ce virus respiratoire est le plus courant chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Cette infection est souvent bénigne et l’enfant guérit en général dans les 5 à 10 jours après le début de l’infection. Les formes graves de bronchiolite sont rares et concernent surtout les enfants prématurés qui ont des poumons plus fragiles, les nourrissons de moins de trois mois ou encore les enfants ayant une maladie pulmonaire ou cardiaque.

 

La Bronchiolite à VRS peut favoriser le déclenchement de l’asthme du nourrisson.

 

« On sait maintenant que, lorsque le bébé a fait une bronchiolite suffisamment sévère pour qu’il ait été hospitalisé, le virus a modifié un peu ses bronches : elles deviennent plus réactives pendant quelques années. » souligne le Dr V. Marchac. Après des bronchiolites sévères, les bébés font souvent des épisodes de sifflements répétés, appelés wheezing, pouvant être récurrents jusqu’à l’âge de 9/10 ans. Le médecin pourra rechercher l’existence d’un asthme du nourrisson.

 

Modes de transmission

 

Le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) est très contagieux. Il se transmet de nourrisson à nourrisson ou d’adulte à nourrisson par les mains, la salive, la toux, les éternuements et les objets contaminés. Le simple rhume d’un adulte peut provoquer une bronchiolite chez l’enfant. Le VRS reste vivant et virulent pendant plusieurs heures et imprègne les surfaces, les peluches, les jouets ou encore la vaisselle. Des mesures de prévention et d’hygiène doivent être respectées pour éviter la contamination.

 

Symptômes et risques

 

L’infection se manifeste dans un premier temps par un simple rhume et une toux, qui peuvent entraîner par la suite, des difficultés à respirer, des sifflements, une accélération de la respiration. La gêne respiratoire peut s’accompagner d’une difficulté à s’alimenter normalement si le bébé est trop essoufflé.

 

Six signes peuvent donc évoquer une infection à VRS chez le bébé :

1. son nez coule,

2. il a du mal à respirer,

3. il fait du bruit en respirant (il siffle),

4. il tousse, sa respiration est rapide,

5. il a du mal à boire ses biberons,

6. il est agité et dort mal.

La bronchiolite dure environ une semaine, la toux peut persister un peu plus longtemps. Il est indispensable alors de consulter un médecin ou les urgences pédiatriques, surtout si le bébé est né prématurément, s’il a moins de trois mois et/ou a une maladie cardiaque ou respiratoire chronique, ces enfants étant particulièrement sensibles à l’infection.

La bronchiolite à VRS est le plus souvent modérée et peut être soignée à la maison. Seuls 5% des nourrissons ayant une bronchiolite nécessiteront une hospitalisation, mais chez les bébés à risque, la bronchiolite est la première cause de ré-hospitalisation lors de la première année de vie.

 

Les signes de gravité devant conduite à une consultation de façon urgente sont :

  • le refus d’alimentation,

  • les troubles digestifs,

  • les changements de comportement,

  • la détérioration de l’état respiratoire,

  • l’élévation thermique.

 

Cette infection à VRS présente deux risques : le risque de développer une forme sévère de la maladie nécessitant une hospitalisation et le risque à plus long terme de développer une « hyperréactivité bronchique post-virale ». De nombreux nourrissons vont, en effet, présenter, suite à cette infection, des épisodes récurrents de sibilance (sifflements lors de la respiration) : le VRS augmente le risque pour ces enfants de présenter des sifflements respiratoires plusieurs fois, en particulier lors des rhumes, pendant les premières années de vie.

Dès le troisième épisode de sifflement, le médecin pourra rechercher l’existence d’un asthme du nourrisson (ou hyperréactivité bronchique), pouvant alors nécessiter d’autres consultations et d’autres traitements.

 

Conseils de prévention en dehors du traitement

 

La prévention de l’infection à VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants repose surtout sur des moyens de prévention primaire visant à lutter contre la transmission du virus en l’absence de vaccin actuellement disponible :

 

  • éviter les transports en commun, les salles d’attente, les lieux publics et les crèches collectives où le nourrisson a toutes les chances d’être en contact avec une personne infectée.

  • Se laver les mains avant et après tout soin prodigué au bébé.

  • Eviter les situations d’irritation supplémentaire des bronches, principalement le tabagisme passif ;

  • Porter un masque si vous avez un rhume,

  • Aérer tous les jours la chambre de bébé et maintenir la température à 19°C

  • Pour les bébés fragiles et particulièrement à risque (nés prématurés et chez les enfants ayant une maladie cardiaque ou pulmonaire), les médecins peuvent proposer d’autres mesures préventives spécifiques et efficaces de la bronchiolite à VRS.

 

Les parents peuvent demander à leur médecin traitant ou pédiatre une information sur les moyens de prévenir la maladie.

Il est dans tous les cas, conseillé de respecter le calendrier vaccinal de l’enfant.

 

Traitements curatifs

 

Il n’existe, pour l’instant, aucun traitement efficace curatif contre les infections respiratoires virales, par conséquent la prévention de l’infection à VRS doit être la préoccupation majeure, surtout chez les nourrissons sensibles et fragiles.

Chez un bébé qui souffre de bronchiolite, le traitement va reposer principalement sur la kinésithérapie respiratoire, prescrite par votre médecin. Celle-ci permet de désencombrer les bronches, obstruées par les sécrétions que provoque le virus.

 

Les antibiotiques n’ont aucun effet sur les virus responsables de la bronchiolite. Ils sont indiqués uniquement lors de certaines complications cliniques (otite aiguë, etc.). Les fluidifiants bronchiques sont contre-indiqués.

 

95% des nourrissons ont une bronchiolite modérée et peuvent rester à la maison. Si l’état de l’enfant le nécessite, le médecin pourra l’orienter vers l’hôpital.

 

Chez les bébés risquant de faire une bronchiolite sévère à VRS :

 

La bronchiolite à VRS est le plus souvent modérée et peut être soignée à la maison. Mais dans certains cas, elle peut présenter une forme sévère avec une insuffisance respiratoire qui nécessite une hospitalisation dans un service de pédiatrie ou en unité de soins intensifs avec parfois une ventilation mécanique. Ce risque est plus élevé chez les bébés les plus fragiles, encore appelés « bébés à risque. »

 

Les bébés qui présentent des risques de faire une bronchiolite sévère sont :

  • les enfants âgés de moins de 3 mois,

  • les bébés dont le poids de naissance est inférieur à 2 500 grammes,

  • les prématurés (enfants nés avant le terme de 37 semaines d’aménorrhée) qu’ils aient eu ou non des problèmes respiratoires à la naissance,

  • les bébés ayant une malformation cardiaque ou une maladie respiratoire chronique quelle qu’elle soit.

 

Chez ces bébés à risque ou fragiles, il est d’autant plus important de respecter les mesures de prévention dès leur retour à la maison. Malheureusement, ces mesures sont souvent insuffisantes et le médecin peut proposer pour les nourrissons à risque d’autres mesures préventives spécifiques à la bronchiolite.

 

Les parents peuvent demander à leur médecin traitant ou pédiatre une information sur les moyens disponibles et spécifiques pour prévenir la maladie et pour protéger leur enfant contre la bronchiolite à VRS.

 

 

Association de professionnels de santé

 

Société Française de Pédiatrie : www.SFPediatrie.com(rubrique Famille)

 

Réseau Bronchiolite IDFpour obtenir des coordonnées de kinésithérapeutes et médecins libéraux pendant l’épidémie de bronchiolite :

n° Kiné : 0820 820 603 - n° Médecins : 0820 800 880 – www.reseau-bronchio.org

 

Association de parents

 

ASNR : Association pour le Suivi des Nouveau-nés à Risque

4, rue Marie Fichet – 92140 Clamart – asnr.free.fr – asnr@laposte.net

 

SOS Prema : Association d’aide aux enfants prématurés.

Maison des associations, 2 bis rue du Château – 92200 Neuilly-sur-Seine 01 55 61 91 20

http://www.sosprema.com

 

Fédération Jumeaux et Plus

28, place Saint Georges – 75009 PARIS Tél. : 01 44 53 06 03

www.jumeaux-et-plus.asso.fr

 

Les questions le plus fréquemment posées par les mamans

 

     1. Comment éviter que mon bébé n’attrape la bronchiolite ?

Le bébé doit être protégé de tout contact avec des personnes enrhumées ou grippées, des mesures simples d’hygiène doivent être respectées, et en particulier le lavage des mains avant et après les soins donnés au bébé. Pour certains bébés très fragiles, les prématurés, les enfants avec une malformation cardiaque, une maladie respiratoire chronique ou les bébés de moins de 3 mois, votre médecin pourra vous proposer des mesures préventives spécifiques.

 

     2. Quels sont les signes à surveiller ?

Son nez coule, le bébé a du mal à respirer, même après un nettoyage méticuleux, fait du bruit en respirant (sifflement), sa respiration est rapide. Il tousse, a du mal à boire ses biberons, est très agité et dort mal. Des troubles digestifs et une fièvre peuvent parfois être présents.

 

     3. Quels sont les bébés qui risquent de faire une bronchiolite sévère ?

Les bébés nés prématurés, ceux qui ont une maladie qui les fragilise (malformation cardiaque, maladie respiratoire chronique, maladie neuromusculaire héréditaire (ex : myopathie), mucoviscidose…) et aussi tous les bébés de moins de 3 mois.

 

     4. Existe-t-il un vaccin ?

Non, les essais de vaccins ne sont pas concluants pour l’instant. Mais pour les bébés très fragiles, votre médecin pourra vous proposer des mesures préventives spécifiques.

 

     5. Est-ce que c’est grave ?

La majorité des bronchiolites sont bénignes, seul 1% des enfants ont besoin d’être hospitalisés. Parmi les enfants hospitalisés, il y a beaucoup de tout petits (moins de trois mois) et de bébés fragiles comme les prématurés, les bébés ayant une malformation cardiaque, une maladie respiratoire chronique ou autre.

 

     6. Quelles sont les conséquences pour plus tard ?

La bronchiolite en règle générale guérit vite, en une semaine, mais plus le bébé l’a eue tôt et plus elle a été sévère, plus il risque de refaire des épisodes de bronchites sifflantes, pendant plusieurs années, car le bébé peut garder une hyperréactivité des bronches.

 

     7. Pendant combien de temps mon bébé sera-t-il malade ?

La bronchiolite dure une semaine à 10 jours, une petite toux peut persister un peu plus longtemps. En cas d’épisodes de sifflements post bronchiolite répétés (ou wheezing), le médecin peut rechercher l’existence d’un « asthme du nourrisson » (ou hyperréactivité bronchique) et envisager d’autres traitements si nécessaire.

 

     8. Quand il l’a eue une fois, est-il immunisé ?

Non, pas vraiment, le bébé peut être contaminé à nouveau par le VRS, et aussi faire plusieurs bronchiolites dues à d’autres virus.

 

     9. Quel est le risque de ré-hospitalisation due au VRS pour mon bébé ?

Le taux de ré-hospitalisation atteint environ 30% pour les enfants nés avec un poids de naissance de moins de 2 500 gr, 40% pour ceux dont le poids de naissance était de moins de 1 500 gr ou nés avant 7 mois.

 

Pour en savoir plus

 

Parents, suivez les conseils pratiques et informez-vous sur les gestes simples et préventifs de la campagne de sensibilisation et d’information sur la Bronchiolite menée par les laboratoires Abbott ou consultez :

www.bronchio.org ou www.abbott.fr

 

 

Extrait de « SECURITE & AVENIR » 4èmetrimestre 2006

Flèche bas Flèche haut