L’APNÉE DU SOMMEIL CHEZ L’ENFANT

 

 

L’apnée du sommeil chez les enfants est un syndrome qui a été découvert il y a une vingtaine d’années seulement. L’apnée du sommeil touche environ 2 à 3 % des enfants, surtout entre 2 et 6 ans, avec une légère prédominance pour les garçons, ceux nés prématurément ou d’origine africaine. Sur France 5, Marina Carrère d’Encausse et Benoît Thevenet expliquent l’apnée du sommeil chez l’enfant.

 

Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?

 

Les voies aériennes s’étendent du nez vers la trachée en passant par le larynx. Quand on respire normalement, l’air doit pouvoir entrer et sortir normalement pour assurer une bonne oxygénation, 70% de l’air doit passer par le nez, la respiration buccale étant une respiration de secours. Il est donc important que ces voies soient bien dégagées. Or, chez un enfant qui fait une apnée du sommeil, ce n’est pas le cas. L’air ne peut plus pénétrer correctement dans les poumons car les voies aériennes se retrouvent comme obstruées. Résultat : pendant son sommeil, l’enfant connaît des épisodes de ronflements intenses avec des phases d’arrêt respiratoire.

 

Ces pauses respiratoires durent entre 10 et 30 secondes et se répètent plusieurs fois dans la nuit, parfois une centaine de fois voire plus. Ce blocage des voies aériennes peut être dû à une obstruction nasale (des cornets trop importants, une déviation septale, des rhinites, des sinusites), mais aussi en raison des amygdales ou des végétations de trop grande taille.

 

Dans d’autres cas, une langue trop grosse (macroglossie), un palais trop étroit ou des anomalies de croissance de la mandibule (qui est soit trop en arrière ou trop petite) en sont à l’origine.

Cautérisation des cornets inférieurs pour traiter une petite fille apnéique de 5 ans.

Conséquence, le sommeil est fragmenté, perturbé, et l’enfant se réveille fatigué. Dans la journée, il peut se montrer irritable voire hyperactif. Ces apnées du sommeil peuvent provoquer des élévations de la tension artérielle et même un retard de croissance. Il faut donc être très attentif aux signes qui peuvent alerter : un fort ronflement, un enfant qui respire par la bouche, un sommeil agité, des grincements de dents, des cauchemars fréquents, du somnambulisme, ou des pipis au lit. L’enfant présente également des mouvements paradoxaux de la poitrine et de l’abdomen avec un enfoncement du sternum et un bruit intense à la récupération de la respiration.

 

Traiter l’apnée du sommeil de l’enfant

 

Pour restaurer une respiration nasale, on commence généralement par des traitements médicamenteux, mais lorsque les apnées persistent, on peut opérer. Dans 90% des cas on a de bons résultats en retirant les amygdales et les végétations pour dégager le passage. Et dans les cas les plus récalcitrants, on passe à la chirurgie des cornets.

 

Le traitement chirurgical peut être complété par un traitement d’orthodontie, même avant l’âge de 4 ans. Il s’agit le plus souvent d’élargir la mâchoire du haut.

Bastien, 9 ans, entame la dernière étape de son traitement

À l’issue des traitements, il faut procéder à un examen médical appelé polysomnographie, qui consiste à enregistrer au cours du sommeil le rythme respiratoire, le rythme cardiaque, l’électroencéphalogramme, l’électromyogramme des muscles des bras ou des jambes… Cet examen permet de s’assurer que les apnées du sommeil ont bien disparu.

 

Dans de rares cas si les traitements n’ont pas suffi, l’enfant devra porter un masque nasal qui va maintenir ouvertes les voies aériennes supérieures pendant la nuit. Mais cet appareil est encombrant et difficile à accepter par les enfants. Il faut savoir également que l’apnée du sommeil peut récidiver à l’adolescence si le patient prend du poids.

 

 

 

(Source : www.allodocteurs.fr – France 5)