PÉDALER POUR VIVRE !

 

                                                   Témoignage

 

 

 

 

 

Quoi de plus normal pour un employé de la Seita que de fumer ! Joseph consommait un paquet par jour. Cela ne l’empêchait pas de pratiquer le foot dans le club de l’entreprise sans éprouver la moindre gêne respiratoire. Le médecin avait beau lui conseiller l’arrêt de la cigarette, il n’en avait cure. Premier signe, auquel il ne prêta guère attention : vers la quarantaine il fut contraint de doubler le temps d’entraînement pour être capable de jouer toute la durée d’un match sans être à bout de souffle. 

 

Vers la cinquantaine, suite à une forte bronchite, il décida néanmoins d’arrêter la cigarette ! Il prit 25 kilos… qu’il attribua à l’âge ! Le souffle cependant devenait de plus en plus court. Il décida de s’adresser à un pneumologue qui lui prescrivit de la ventoline. Devant le manque d’amélioration, Joseph commença à douter de la compétence du médecin. Débuta alors le tour des pneumologues de Strasbourg, qui tous lui proposaient le même remède. Un jour, en consultation chez le Pr. Weitzenblum, Joseph demanda, exaspéré, s’il n’y avait pas d’autre médicament ! « Si – lui répondit ce dernier – pratiquer le réentraînement à l’effort sur ergo cycle ». Joseph jugea la proposition farfelue mais accepta de suivre le conseil. 

Au bout de trois séances survint un incident qui le fit réfléchir : il rentrait chez lui à pied après un de ces réentraînements, quand une voiture le doubla, l’enveloppant d’un nuage de gaz d’échappement. Joseph fut pris de violentes quintes de toux et s’attendait à être à bout de souffle. Mais il put rapidement récupérer sa respiration. Il commença à admettre que cet atelier de réentraînement à l’effort avait sans doute une certaine efficacité.   

 

Après les 18 séances protocolaires, il avait gagné trois paliers. Le Dr Lonsdorfer lui proposa de s’adresser à IPSANTE pour garder les acquis. Joseph n’hésita guère, et, pendant trois mois continua à s’entraîner régulièrement à domicile. Au bout de ce laps de temps, lorsqu’il fallut choisir entre la location ou l’achat du vélo, il opta pour cette dernière solution. Parallèlement, il décida de surveiller son poids et en six ans il perdit 25 kilos.

  

Un choc salutaire !

 

 Entre temps le Pr. Weitzenblum lui avait fait faire des EFR (Explorations Fonctionnelles Respiratoires) à l’hôpital de Hautepierre. En passant devant les chambres ouvertes des malades du service de pneumologie, Joseph découvrit, horrifié, tous ces vieillards sous O2 reliés à d’énormes cuves à oxygène. Il se vit lui-même condamné à terminer ses jours dans ces conditions et se jura qu’il pédalerait tant et plus pour gagner quelques semaines de vie, voire quelques mois ou davantage si possible ! 

 

Une dizaine d’années ont passé. Joseph applique les conseils dispensés dans le cadre du réentraînement au NHC « Sortez, marchez, bouger ! ». Chaque semaine, il pédale trois fois sur son vélo d’appartement, marche deux fois d’un pas soutenu – en forêt de préférence et en pratiquant la respiration ventrale apprise aux APA – et chaque vendredi il participe aux activités physiques adaptées à la Robertsau. 

 

A 73 ans, il mène une vie quasi normale. Le nombre de ses bronchites a bien diminué : de 2-3 par an, elles sont passées à une tous les deux ans. Et il n’est toujours pas tributaire de l’oxygène qu’il redoutait tant!

 

Un grand bravo pour sa démarche volontaire, son courage et sa ténacité !