DU NOUVEAU DANS LE TRAITEMENT DE

L'APNÉE DU SOMMEIL

 

 

TROUBLES NEUROLOGIQUES

 

Atténuation de l’apnée obstructive du sommeil par le port de bas de contention chez les sujets présentant une insuffisance veineuse.

 

Publication : Américan Journal of Respiratory care medicine, novembre 2011

Autors : Redolfi s., Arnulf I., Pottier m., Lajou J., Koskas I., Bradley TD, Similowski T.

 

Isabelle Arnulf, chercheuse de l’Institut du Cerveau et de la Moëlle épinière (ICM), a découvert avec son équipe hospitalière une solution médicale simple au problème d’apnée obstructive du sommeil chez les patients présentant une insuffisance veineuse.

 

L’apnée obstructive du sommeil est le type d’apnée du sommeil le plus répandu, elle touche entre 2 et 4 % des adultes des pays occidentaux.

 

Elle est due à une obstruction des voies respiratoires supérieures qui entraine des arrêts de la respiration pouvant avoir lieu entre une dizaine et une centaine de fois pendant la nuit. Ces arrêts respiratoires s’accompagnent de micro-réveils afin que la personne reprenne sa respiration, ce qui perturbe son sommeil.

Dans son étude, Isabelle Arnulf a exercé une légère compression des jambes de 12 personnes présentant une apnée obstructive du sommeil et une insuffisance veineuse chronique. Cette étude a démontré que le port de bas de contention pendant la journée réduit de 36 % le nombre d’apnées obstructives du sommeil, en diminuant le volume de flux sanguin dans les jambes et sa redistribution dans le cou pendant la nuit.

 

Ces résultats apportent un nouveau traitement à cette maladie actuellement traitée uniquement avec un système de respiration artificielle, qui gêne les personnes présentant de faibles apnées du sommeil.

Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil et Orthèses

 

Communiqué du Docteur Gérard VINCENT proposé par AFASO

 

Introduction :

 

Si la VPPC reste le traitement de référence dans la prise en charge du SAOS, depuis maintenant quelques années les orthèses d’avancée mandibulaire occupent une place de plus en plus importante. Leur efficacité n’est aujourd’hui plus contestée. Cependant les conditions de prise en charge, de remboursement et les indications sont souvent peu connues. Deux familles existent : les orthèses de laboratoire et les orthèses de port immédiat

Les orthèses de laboratoire 

 

La prescription est réalisée

par le spécialiste  du sommeil.

Le  praticien orthésiste ( ORL, Chirurgien-dentiste,  Stomato..), après s’être assuré qu’il    n’existe pas de  contre-indications (dents mobiles, gencives qui saignent, nombre de dents insuffisant…) prend des empreintes qui sont envoyées aux laboratoires pour fabrication (15 jours de délais environ). L’orthèse est alors posée et la titration effectuée (3 à 4 séances en général) : la mâchoire inférieure est avancée progressivement afin de trouver la position la plus efficace.

Un examen de sommeil doit obligatoirement valider l’efficacité du traitement, celle-ci n’étant pas prédictible. Une visite annuelle de contrôle de l’orthèse sera à prévoir.

 

Conditions de prise en charge et remboursement :

 

Deux conditions doivent être réunies : le SAOS doit être sévère (nombre d’apnées et d’hypopnées par heure de sommeil supérieur à 30 ou compris entre 5 et 30 avec une somnolence associée) et refus d’essayer la ventilation ou abandon de celle-ci après essai.

Les orthèses agrées par la Sécurité Sociale (photo) et réalisées en laboratoires seront prises en charge sur la base de 300 € environ après demande d’entente préalable remplie par le spécialiste du sommeil.

 

Les honoraires du praticien orthésiste qui pose et règle l’orthèse ne sont pas pris en charge (compter 400 à 600€ environ en cabinet de ville). Certains hôpitaux ont mis en place des consultations spécialisée orthèse à des prix beaucoup plus abordables (72 € par exemple à l’hôpital Bretonneau à Paris).

Le renouvellement est autorisé tous les 2 ans sous réserve d’une amélioration du SAOS d’au moins 50 %. Enfin, la tolérance est excellente si le praticien orthésiste a bien réglé l’orthèse.

 

Les orthèses de port immédiat :

 

Elles sont de fabrication   industrielle et sont commercialisées   sur Internet et pour certaines chez les pharmaciens. Leurs résultats sont très aléatoires tant sur le plan de l’efficacité que de la tolérance. Une seule a fait l’objet d’une étude clinique sous l’égide de l’ANSM (ex Afssaps), l’orthèse ONIRIS (photo) avec des résultats comparables aux orthèses de laboratoire.

 

Indications :

 

L’orthèse de port immédiat, peu onéreuse, peut être utilisée en prévision d’une orthèse de laboratoire afin de s’assurer de son efficacité, ou en cas de perte ou de cassure. Elle peut, grâce à son faible coût, être un complément de VPPC (voyage, absence d’électricité, panne de machine, fin de nuit).

 

Enfin, elle est une solution pour les SAOS légers ou modérés (qui ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale).

 

Ces orthèses peuvent être mises en place par un spécialiste mais aussi directement par l’utilisateur qui en assure le réglage.

 

En conclusion :

 

Les orthèses sont appelées à occuper une place de plus en plus importante dans la prise en charge des patients apnéiques en complément de la VPPC ou chez les patients qui ne la supportent pas. Elles s’inscrivent ainsi comme un outil supplémentaire dans l’arsenal thérapeutique à la disposition des praticiens et des patients.