« Comme le monde serait triste sans l’odeur des confitures ! » disait Georges Duhamel au siècle dernier. Cette odeur suave, 56 membres de l’Amira vont la humer en ce jeudi 15 octobre en se rendant à Ranrupt aux Confitures du Climont. La moitié du groupe visite le muséobus qui raconte 5 siècles de confiture à travers des pièces de collections uniques, tels que des extracteurs de noyaux de cerises mais aussi des plumes d’oie pour épépiner les framboises. Soit dit en passant, les framboises épépinées sont le produit phare de la maison.

L’autre moitié se rend directement aux ateliers de fabrication dirigés depuis 2016 par Perrine et Frédéric Hilderer, qui perpétuent la tradition familiale d’une confiture d’exception, simple et authentique, sans gélifiant, ni conservateur, qui leur vaut le label « Entreprise du Patrimoine Vivant », décerné par le Ministère de l’Economie. Pour que les visiteurs comprennent l’originalité de la fabrication, Perrine, la fille de Fabrice Krencker, fondateur de l’entreprise, pique notre curiosité en présentant un livre de recettes de confitures de Nostradamus, patron des maîtres confituriers. Puis elle retrace l’histoire de leur produit.

En fait, c’est Christophe Colomb, qui en ramenant le précieux sucre de canne, permet la conservation des fruits. Aussi, à l’époque, les confitures sont très chères et réservées à une clientèle aisée. Ce n’est qu’en 1747, que Sigismund Marggraf, un allemand, réussit à extraire le sucre de la betterave. Mais c’est Napoléon 1er qui - lors du blocus de l’Empire Français par la marine britannique, (ce qui prive l’Europe du sucre de canne des Antilles),  encourage la culture de la betterave sucrière et la fabrication du sucre. Dès lors, la confiture se démocratise et devient un produit de consommation courant.

Pour en réduire encore davantage le prix, l’industrie s’en empare, se contentant de 35 à 45% de fruits mêlés à des gélifiants, alors que les Confitures du Climont sont fabriquées à partir de fruits et de sucre uniquement, ce qui a valu à Fabrice Krencker d’être le seul Alsacien à avoir obtenu le titre de Meilleur confiturier de France ! Inutile de préciser que nous avons profité de l’occasion pour dévaliser le magasin de vente, avant de nous rendre à quelques lieus de là à la Fermer-Auberge des Cimes.

Dans un cadre très chaleureux, nous nous délectons d’un déjeuner savoureux avec les produits authentiques de la ferme, dont le traditionnel « Siesskass » pour les amateurs de cette spécialité, et les glaces maison à base de lait de vaches du domaine.

 Un véritable pied-de-nez à la grisaille du jour et au Covid !