VIVE LE SCHNAPS !

 

Nous sommes une cinquantaine de membres ce mardi 22 août à visiter la distillerie Hepp à Uberach. C’est Yannick, issu d’une famille de bouilleurs de crus Alsaciens, qui nous accueille dans l’entrepôt où s’amoncellent les mirabelles : 100 tonnes cette année ! Une année faste contrairement à 2022 ! Toutes les eaux de vie sont « du cru », c’est-à-dire que les fruits, cerises, framboises, poires – et j’en passe – sont de la région, et la transformation se fait sur place.

Après ces premières explications, notre guide nous invite dans la salle des alambics en cuivre, superbes, mais nous prévient qu’il y fait 40° et qu’il vaut mieux s’abstenir si on craint de suffoquer ! Quelques grands insuffisants respiratoires renoncent effectivement… Suit dans la foulée l’explication du processus de distillation, qui consiste à chauffer les fruits afin d’extraire l’eau de vie, un processus bien connu de la part de certains de nos membres qui ont grandi à la campagne et qui évoquent immédiatement le « Vorlauf », et le « Nachlauf », en français la tête et la queue de chauffe. A propos de la tête de chauffe, Yannick nous fait remarquer à quel point sa cour est impeccable. C’est qu’elle est traitée avec ce liquide infame… mais efficace pour détruire les mauvaises herbes. Ne sera retenu pour le consommateur que le cœur de chauffe, c’est-à-dire la repasse ou deuxième chauffe dont la teneur en alcool sera volontairement limitée à 50°.

Le troisième lieu que le patron nous fait visiter, c’est l’entrepôt des whiskys. Waouh ! Plus de 700 fûts sont alignés là. C’est en 2007 que Yannick, sous l’impulsion de son père Tharcis s’est lancé dans la création de whiskys alsaciens. Il en a de 8, 11, 13, bientôt 15 ans d’âge. Le whisky est obtenu à partir d’orge mais ce qui lui donne sa spécificité, c’est le tonneau dans lequel il aura vieilli. Ainsi un whisky alsacien repose pendant plusieurs années dans des fûts de chêne américain avant d’être transféré délicatement en fût de Gewurztraminer, par exemple, pour une deuxième maturation. C’est ainsi qu’il développe sa richesse, son élégance, son moelleux tout en rondeur. D’autres whiskys sont maturés dans des fûts de Xérès, Bourbon, Banyuls, etc… Le maître de chais permet aux visiteurs d’en goûter quelques-uns et titille avec humour les dames qui auraient tendance à revenir trop fréquemment au tonneau !

La visite s’achève dans le magasin, une véritable caverne d’Ali Baba : eaux   de vie, liqueurs et whiskys y sont présentés depuis les mignonettes jusqu’aux bouteilles d’un litre. Yannick nous invite à goûter toutes ces productions. Personnellement, je m’en tiens à une poire Williams et une liqueur de café (sublime !), car il faut reprendre le volant et la tête menace déjà de tourner !

Une visite plaisante et instructive qui permettra à nos membres de gagner une bouteille de Kirsch, de Quetsch et de Mirabelle, lors d’une prochaine rencontre, grâce à la générosité de M. Hepp qui nous a offert ces trois bouteilles.

 

La rencontre s’est terminée à Schweighouse-sur-Moder où le Panda Wok nous a réservé sa diversité habituelle.